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Justine, Conseillère en Economie Sociale Familiale à l'ESAT LES CIGALES

Dernière mise à jour : 22 août 2023

« - Oui allo bonjour ? Je cherche à joindre l’Assistante Sociale de l’ESAT.

- Oui pas de problème. Par contre nous n’avons pas d’Assistance Sociale à l’ESAT mais une Conseillère en Economie Sociale Familiale. Vous ne connaissez pas la différence ? Alors, asseyez-vous, nous allons vous présenter Mme CALVET. »


Si vous croisez Justine, 28 ans, CESF de l’ESAT LES CIGALES, vous ne pouvez pas la louper. Une jeune femme dynamique, souriante et pleine d’entrain qui rayonne depuis son arrivée à l’ESAT. Et pourtant, rien ne l’a prédestiné à s’installer dans les locaux d’un établissement tourné vers le handicap. Cependant, le challenge ne l’a pas effrayé. Curieuse, Justine rythme ses expériences par l’apprentissage sur le terrain, depuis qu’elle a obtenu son diplôme en 2017.

Mais revenons un peu en arrière.


Avant son diplôme de CESF, Justine souhaitait devenir psychomotricienne. Elle s’est donc inscrite en prépa mais s’est vite rendu compte que cela ne lui convenait pas. Malgré des aprioris sur le domaine du Social en terme d’investissement et d’épuisement possible dans ce type de métiers, Justine s’est orienté dans un BTS Economie Sociale et Familiale. Car elle avait bien compris que, même avec la difficulté que cela pouvait générer, des personnes avaient besoin de gens comme elle.


Le BTS ESF se déroule sur 2 ans, sur dossier, sans concours, n’est pas payant et existe au national. L’accès est plutôt facile et permet d’obtenir un diplôme de technicien en intervention sociale et familiale. Contrairement au diplôme d’Assistante Sociale qui demande de la pratique, le BTS est très technique (mais marqué également par des expériences de terrain en stages) et permet des apports personnels (sur les thèmes du budget, de l’alimentation, de la santé…), il est donc possible de s’orienter en 3ème année sur un Diplôme d’Etat CESF après le passage d’un oral et d’un écrit. Cela permet d’appréhender une posture professionnelle en tant que Travailleur Social, d’acquérir une certaine prise de recul et d’intégrer une éthique professionnelle. Le DE ouvre des portes sur l’intervention collective, la gestion de projets, le profil des publiques, les entretiens avec les personnes vulnérables sur le terrain etc.


Le 1er job de notre CESF s’est passé à Paris, grâce aux opportunités plus nombreuses qu’offre la ville (le poste de CESF étant très recherché, il y a aujourd’hui plus d’offres que de demandes d’emplois) dans l’hôtel 115 qui est un dispositif de mise à l’abri des migrants. Il y avait une file active de 110 ménages, ce qui imposait une gestion constante des priorités, une organisation accrue et un dynamisme indispensable. Cette cadence de l’urgence permet de progresser rapidement mais contraint de travailler de façon très ponctuel, ce qui ne permet pas toujours d’avoir de vision à long terme de ses actions.


Son 2ème emploi lui a permis de naviguer entre plusieurs services pendant 2 ans, toujours auprès des migrants et des demandeurs d’asile. Bis repetita, un travail au jour le jour, dans l’urgence, afin de trouver une protection en France pour les personnes, avec un accompagnement sur les actes du quotidien, la prévention et les interventions collectives pour un « maintien à la survie ».

En 3ème job avant l’ESAT, Justine est arrivée à Marseille et a trouvé rapidement du travail. Pour cause, il y avait dans la région beaucoup de besoins, un gros turn over avec des jeunes sur ce type de postes (lié à des situations trop complexes, usantes et qui généraient des sentiments d’impuissance…). Mais cette fois, il y avait un accompagnement à plus long terme, avec un rôle de tutorat lié à la maîtrise des dispositifs, avec davantage de sens dans son métier.


Et en 2022, Justine est arrivée à l’ESAT LES CIGALES de Salon. Tout de suite, le travail s’est ressenti plus administratif et avec de réels objectifs et des perspectives d’accomplissement. Il est possible pour Justine de travailler sur les dossiers en profondeur, tout en relevant de nouveaux challenges sur le développement de compétences et de connaissances sur le handicap. Ce nouveau public est également intéressant par la diversification des tranches d’âges, des parcours de vie et des situations. L’approche est nouvelle pour elle dans la communication, dans le sentiment de bienveillance constant, la découverte de l’humain, l’accompagnement renforcé vers l’autonomie et l’auto-détermination… Une véritable révélation pour Justine. Ce poste lui permet également une gestion plus « libérée », sans contrainte de responsabilités et d’urgences, générant moins de culpabilité, avec l’aide d’une équipe pluridisciplinaire.

La suite, Justine ne la connait pas encore mais sait que son diplôme de CESF permet une évolution en CAFERIUS.

A suivre !





Alors, la différence entre Assistante de Service Social et CESF ?


Ces deux métiers se complètent dans une structure dans des domaines d’expertise différents. L’ASS a une approche plus psychologique, avec un vrai accompagnement social de long terme dans des actions individuelles et des aides financières, dans des hôpitaux, des conseils départementaux, la protection de l’enfance… Le ou la CESF se penche sur des questions techniques du quotidien (habitat, budget, santé, budget, consommation d’énergie, alimentation…), coordonne les projets, crée des outils de gestion… De plus, contrairement à l’ASS, la CESF n’est pas soumis au secret professionnel.


La CESF acquiert de la distance au contact du terrain et adapte son rythme de travail par la suite. C’est un métier qui permet un véritable enrichissement humain, tout en gardant la tête froide, avec une vraie diversification des personnes accompagnées.


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